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Démographie Historique de Kfarsghab du Début du 16ème Siècle jusqu'au Milieu du 20ème Siècle
par Youssef
Pour estimer la croissance de la population de Kfarsghab, nous avons différentes sources, un peu contradictoires, même au 20ème siècle.

Sources et Estimations
Le 16ème siècle
Étant donné les chiffres sur la taxation (1), nous pouvons estimer la population de Kfarsghab en 1571 ap J.-C. à environ 432 personnes (environ 72 mâles). Mais la même source a attribué à Kfarsghab 12 mâles pour 1571, ce qui nous donne 79 habitants (la règle étant: le nombre de mâles multipliés par 6.6). Pour 1519, la même source a noté 14 mâles ; ce qui donne 92 habitants. Dans les deux recensements, tous les habitants de Kfarsghab sont chrétiens et mariés.

Autour du début du dix-septième siècle, Kfarsghab semble avoir fusionné avec le village voisin de Qaryat Moussa. Qaryat Moussa était un village de la même taille que Kfarsghab. Il est possible que Kfarsghab ait doublé de taille autour de 1600 grâce à cette fusion.

Le 19ème siècle
Le premier chiffre que nous avons à notre disposition dates de 1829 et attribue à Kfarsghab 125 ménages. Si nous considérons que la taille moyenne d'un ménage était de 11 personnes, le nombre d'habitants de Kfarsghab seraient de 1.375. Le recensement de 1849 a fait état de 374 mâles et de 80 maisons, c'est-à-dire un total d'environ 1.870 personnes (le nombre de mâles multiplié par 5).
Demography evolution

Selon une étude récente (2), 344 mâles habitaient Kfarsghab en 1862, c'est-à-dire 1.720 habitants. Pendant L'année 1900, la même étude rapporte 330 adultes mâles, 950 habitants et 150 émigrants pour Kfarsghab. 250 adultes masculins étaient mariés, ce qui représente 76% à comparer à la moyenne de 70% d'hommes mariés dans Jebbet Bcharri. L'émigration représente 14% de la population de Kfarsghab, chiffre  plus bas que la moyenne de l'émigration de Jebbet Bcharri (24%).

Le 20ème siècle
Kfarsghab a compté 1.250 habitants et 250 émigrants en 1903 (3). Dans le recensement de 1924, On rapporte que Kfarsghab avait 925 habitants. En 1927, la population a été estimée à 862 (4). En 1932, 194 maisons ont été comptées, c'est-à-dire 1.552 habitants (évaluation personnelle de 8 personnes/ maison). Le service géographique des Forces Françaises du Levant estime la population à 2.004 personnes dans sa troisième édition d'août 1945.

Aujourd'hui, vivent au village environ 900 personnes.

Contexte et Explications

Kfarsghab fut un modeste village jusqu'au milieu du 18ème siècle. Kfarsghab semble connaître une diminution dans sa population entre 1519 et 1571 de-3 par mil / ans. Certains historiens attribuent cette sorte de diminution aux difficultés économiques du 16ème siècle au Moyen-Orient, mais aussi à la lutte entre Maronites et Jacobites (Syriaques Orthodoxes). Kfarsghab étant situé au milieu des quatre centres historiques des jacobites dans la région (Bqoufa, Bane, Hadchit et Bcharri), nous pourrions supposer, sans risque, que certains jacobites ont habité à Kfarsghab et ont été obligés de fuir la région après qu'ils aient perdu le soutien des Muqaddams de Bcharri autour des années 1550. We know from both census that Kfarsghab was inhabited by Christians but we do not know if they were Jacobites or Maronites.

Il est possible que le village actuel résulte de la fusion de deux villages - Kfarsghab et le village disparu de Qaryat Moussa- quelque part au début du dix-huitième siècle  (5)

Le développement de Kfarsghab a dû commencé à la fin du dix-septième siècle. Dans la période précédente et sous l'influence des conditions politiques et économiques favorables au Mont Liban Sud sous l'Émir Fakhr-Eddine Al Maani (1590-1633), un mouvement de migration a eu lieu du Nord au Sud, dépeuplant ainsi la région de Kfarsghab. Au dix-huitième siècle, le mouvement s'est inversé après la mort de Fakhreddine et les difficultés de ses successeurs (1633-1680). La tradition populaire note l'arrivée de nouveaux venus dans Kfarsghab (des villes côtières et du Kesrouan) à la fin de l'époque des Maans: des villes cotières, Batroun pour Abou Mansour Al Bahri, Jbeil-Benta3il pour Abou Youssef Elias et de la région montagneuse du Kesrouan-Jeita pour Khoury Giris-Habqouq. Pour cette dernière famille, selon certaines sources, elle serait venue de la région du Metn, Bikfaya spécifiquement (6). Selon d'autres, elle serait venue du village de Bcheeli dans la région de Batroun. 

Mais c'est surtout, sous l'action énergique d'un homme exceptionnel, le Cheik Sheikh Abou Youssef Elias (d. 1785): l'Achat de Morh en 1748, l'Établissement d'Okta'at Kfarsghab en 1759, la Construction de l'église de Saint Awtel en 1776, l'Expulsion des Hamadeh en 1777... et celle de ses successeurs Youssef (d. 1835) et Antonios (d. 1844), que Kfarsghab fera vraiment des pas politiques, économiques et démographiques de 1750 environ à 1880. L'industrie de la soie comme culture marchande, combinée avec une meilleure organisation - migration à Morh en hiver - et une moindre pression fiscale - le départ des gouverneurs Hamadeh au cours des années 1770-, a favorisé cette croissance démographique.

Dans les années 1840, nous voyons par exemple plus de moines de Kfarsghab dans la monastère de Qozhaya (jusqu'à 60 moines), ce qui est un signe évident d'une croissance importante de population. Un baby boom semble s'être produit entre 1820 et 1850. La diminution de la population observée entre 1849 et 1862 peut être facilement attribuée au nombre important de jeunes rejoignant les ordres de moines (7). En 1900, le recensement a compté 13 moines parmi ses enfants, avec un ratio de 1 moine par 85 habitants à comparer à 1.300 dans Bcharri et à 812 dans Ehden (8)

À partir les années 1870, les conditions économiques (crise de l'industrie de la soie) et politiques (difficultés de Youssef Bey Karam) devenant moins favorables, une migration intérieure commence lentement puis s'accélère au cours des années 1880 vers l'Amérique et l'Australie. Il est estimé par plusieurs sources qu'un tiers de la population mâle du Mont Liban a quitté le pays entre 1880 et 1910. Kfarsghab ne fait pas exception à cette règle.

Le phénomène de retour de l'émigration au début du 20ème siècle semble être important pour Kfarsghab (9). Ceci est confirmé facilement par le nombre important de maisons modernes construites à cette période dans Kfarsghab. La première guerre mondiale a stoppé l'émigration pour recommencer modestement dans les années 20. Mais la crise économique de 1929, la position politique privilégiée de la famille Estephan pendant le Mandat Français (1920-1946) et la deuxième guerre mondiale favoriseront la croissance de la population de 1930 à 1950. La  population recommencera à diminuer massivement à partir des années 1950.
(1) in Dr Issam Kamal Khalifeh - Liban Nord au Seizième Siècle - Détails de civilisation matérielle - Beirut 1999 - éditeur privé
(2) in Dr Jean Nakkhoul - Démographie Historique de Nahiyat Bcharri de la fin du dix-neuvième Siècle au debut du vingtième Siècle - Publié dans les compte-rendus du Premier Congrès sur l'Histoire de Jebbet Bcharri - Comité National Gibran - 1998 - p. 150
(3) ibid - p. 155
(4) in Lt. Raunier - commander of the second division of the Cie des Chasseurs Libanais - North Lebanon in the first Third of the 20th Century - Published by Dar Al Nahar - Beirut - First edition - April 2004 -  p. 30
(5) pour plus d'infos, voir sur ce site Eglise Mart Moura
(6) op cit (2) - p. 182
(7) voir sur ce site Moines de Kfarsghab
(8) op cit (2) - p. 174
(9) pour plus d'infos sur l'emigartion, voir Dr. Akram Fouad Khater - "Inventing Home"  - University of California Press - 2001
 
Données historiques de Kfarsghab à la fin du Seizième Siècle
Source : Le Nord Liban au Seizième Siècle - Détails de civilisation matérielle - Beyrouth 1999 - Docteur Issam Kamal Khalifé.


Ces données sont basées sur le recensement de 1591 AD ( 979 Hijri) des impôts payés par les villages du Nord Liban à l'administration ottomane.

Le village de Kfarsghab faisait partie de Nahiyat Bcharray (de même que Ehden). Sont considérés les impôts sur le blé, les moulins, l'huile d'olive, les pressoirs d'huile, la vigne, les pressoirs à raisins et la filature de soie.



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